Je viens de réaliser que nombre d'entre-vous, compatissent à ce que je suis en train de vivre, mais ne connaissent pas les épreuves que j'ai déjà traversé ... et que je racontais, à l'époque, sur le regretté "Doctissimo"..
L'image, ci-contre était mon avatar ...
Alors, le temps d'aller voir tous mes zamis de l'hosto, voici le récit de mes débuts avec mon pote, le crabe....
Je vous informe, donc ... qu'à l'heure où vous lisez cet article ...
je suis repartie faire les fameux examens, programmés lors de ma précédente hospitalisation
Année 2004-2005
Aujourd'hui, j'ai décidé de vous parler de mon cancer, de mon "crabe", de ce mal qui me ronge.
Fin novembre 2004, à la suite d'une hospitalisation due à une anorexie qui s'éternisait, (j'ai perdu 8 kg en 1 mois, et comme je suis diabétique insulinodépendant, il fallait faire quelque chose), on m'a trouvé 2 grosses boules dans le sein gauche. Et d'ailleurs, j'ai appris récemment qu'en fait, il y en avait 3 et que j'en avais déjà une autre dans le sein droit....qu'ils ne m'ont pas dévoillé à ce moment là...
En fait, l'anorexie, c'était mon corps qui criait :
-"Help ... Il y a un intrus !
Alors comme j'étais sur place, (et entre les mains de mon fameux professeur Eric Renard, qui me suit pour le diabète depuis le début) , j'ai subi tous les examens nécessaires ou pas ... et à la vitesse grand V, s'il vous plait !
Il y en avait beaucoup et l'on m'a ballottée dans tous les services, sans drame, ni compassion. Je ne me souviens même plus de ce qu'on m'a fait : ,j'étais déjà dans un état second... J'ai un peu quitté mon corps pour mieux le supporter (lol)!
Bref, au bout de quelques jours, on me renvoi chez moi avec un rendez-vous le :
20 janvier 2005 pour opérer...
Je tente quelques questions :
-"quel style d'opération ?" ... Tout dépendra de ce que l'on trouvera ... -"Ah oui, et..."
... Et je découvre l'autre côté du miroir, celui du chuuuttt.. tu verras bien, ne dit rien, n'oblige pas les médecins à te fuir, caches-toi et si tu veux t'en sortir, il n'y a que toi pour y parvenir...
... et souris si tu peux! (mdr)
Noël est arrivé presque par surprise, tellement j'étais ailleurs déjà, ...
et devinez quoi... ?
... Et bien Denis m'offre la bague de fiançailles et me demande en mariage...
A ce moment là, j'aurai du être la femme la plus heureuse du monde, car l'homme que j'aime depuis déjà plus de 25 ans est là et à genoux, dépose dans mes mains l'écrin ... mais ... il y a toujours un mais, dans ma vie ... je lui aie gentillement demandé de bien vouloir attendre pour ma réponse, que je sois sortie de ce traquenard... Et j'en ai même ressenti la colère. monter en moi ... Il voulait m'épouser avant que je meurs...
Aujourd'hui, avec le recul, j'avoue que je regrette, car au moins j'aurai gardé une trace administrative de son passage dans ma vie... (mais ça c'est encore une autre histoire) .. pfftt!
Le jour de l'an aussi est passé, mais le vingt (pas nouveau), lui est arrivé.
L’opération a duré plus que prévue parce qu'après analyses, la contamination avait commencé et il a fallut m'enlever toute la chaîne ganglionnaire du bras gauche , puisque le "ganglion sentinelle" était touché (et bin bien sur...). On fait les choses, où on ne les fait pas, n'est-ce pas?
En attendant, je n'avais, alors, pas pris conscience, que pour un diabétique, ça réduisait le champs des dextros et des injections d'insuline ; Et oui, maintenant, je ne peux plus me piquer ce bras là, ni prendre la tension, et il m'a aussi fallut apprendre à ne plus perdre conscience totalement, car la première chose qu'on fait à un diabétique comateux, c'est le dextro et la tension ...J'ai même une fois, au cours d'une hospitalisation, fabriquer une pancarte que j'ai coller au-dessus de mon lit, pour leur rappeller de ne pas se servir de mon bras gauche... Et j'ai toujours sur moi, une carte iindiquant le risque, pour si un pompier me prenait en charge... D'ailleurs, j'ai encore trouvé mieux, pour les surveillances de nuit (au minimum 3 fois par nuit), car j'y ai droit à chaque fois. Alors, j'ai mis un protège pansement sur ma main... et j'entendais dans mon sommeil, l'infirmière dire à la vue du filet : -"Ah oui, c'est vrai... l'autre main..."
Bref, l'opération commence ... je pars au pays des merveilles ... et :
-"Je suis SAUVEE !" ce furent mes premiers mots, car aussitôt sortie un peu des vaps, je cherche avec ma main, mon sein, il est là? Oui, je le sens, il est endolori, mais il est là...
Plus tard, je regretterai cette fausse joie, mais nous n'y sommes pas encore... le chemin est long, et quand ça commence, on ne sait jamais où ça finit, ni même si ça finira un jour....
Bref, je suis heureuse puisque on ne m'a pas enlevé le sein, il est juste balafré jusque sous le bras. Ouf!...
J'ai un bon réveil et je suis très entourée.
Mais ensuite, il faut penser à ce qui suit et c'est reparti pour le grand manège!!!!
On ne nous explique pas tout au départ, "on nous ménage"... Pour ma part, je pense que c'est une erreur, mais qui sait...
Bref, 33 chimios ... et enfin arrivée à la dernière, j'ai failli partir....
Il a fallut me réanimer à l'hôpital (où là encore, j'ai bénéficié d'une chance incroyable, du fait que j'étais sur place), car j'étais non seulement en hypotension, mais aussi en hypothermie, enfin, j'ai failli m'éteindre pour de bon. Je me souviens d'une phrase prononcé par quelqu'un autour de moi, affairé à me faire revenir, qui avait l'air vraiment paniqué :
-"Levez lui les jambes plus haut, allez chercher une seringue ..." et aprés le trou béant...
Franchement, faire ça à la dernière chimio, c'était trop bête de mourir maintenant, et j'ai donc survécu...
La chimio, c'est un poison pour le crabe, mais aussi pour mon corps, je perds mes cheveux (ils sont tombés dés la deuxième semaine). J'avais une séance toute les 3 semaines... Je deviens squelettique, ma peau tourne au verdâtre, on dirait
The Mask "horreur".
Je suis épuisée et je passe mon temps au lit à essayer de me réchauffer, sauf lorsque mon homme rentre du boulot et me demande :
-"Qu'est-ce qu'on mange ce soir!" ...
Il voulait tellement faire comme si de rien n'était, qu'il en devenait méchant ; mais je n'ai pas la force de discuter, ni de me défendre, et à mon corps défendant, je me lève, je lui prépare et je retourne me coucher sans manger .. burk, rien que d'y penser... c'est la cata... et je me rendors ...
avant, des la première chimio | après avec le duvet , c'est l'anniversaire de Denis... |
Finalement la chance me sourit, car on me place en maison de repos ... où je fais plusieurs malaises, jusqu'à me fracturer le crane... et oui vous avez bien lu!
Je n'arrive plus à trouver mon point focal, mon équilibre... mais où suis-je?(lol)
Il a fallut me faire des points. Le sang a giclé partout ... Je n'aurai pas pensé que ça saigne autant le crane ; mais ... aïe aïe aïe ...
C'est là que le médecin responsable, décide d'autorité, que je ne dois plus me lever jusqu’à ce que ma tension ( qui tourne entre 4,5 et 5,5 les meilleurs jours) et mes forces reviennent.
Je n'en suis pas mécontente, puisque tout juste en vie... Mais quand l'infirmière vient pour me laver le lendemain matin ... j'ai mis toute ma fierté... dans ma culotte.
Ça a duré 1 mois cette affaire, 24H/24H clouée au lit et à appeler l'infirmière pour tout, et il m'a fallut le supporter, de me faire laver comme un bébé... à moitié morte et en plus humiliée jusqu'au bout... Ceux qui sont autour ne se rendent pas compte de ça non plus !
Il fallait aussi que je mange et je n'avais pas faim : on me donnait des petites briques à boire parce que de toute façon, j'avais tellement mal aux dents, et oui, et plus du tout de salive, la bouche est sèche comme un désert à "midi pétante".
Ceux qui connaissent l'anorexie comprendront combien il est difficile d'avaler ne serait-ce qu'un gorgée ; je vous laisse imaginer qu'en plus, j'avais mal à toutes mes dents (probablement les gencives en feu), et que donc comment retrouver l'appétit dans ces conditions. Je suis descendu jusqu'à 32kg, je crois et après ... je ne pouvais plus me tenir sur la balance.... (pour info, par contre, je viens de prendre cette année une dizaine de kgs, et je ne me reconnais plus...)
Bref, au bout de 3 mois, d'une végétation dans une maison de repos surtout faite pour les retraités (les pauvres, peuchère). J'y ai rencontré des jolies mémée qui étaient ravies, de m'avoir parmi elles, et qui me gatounaient ... car elles, plus personne ne vient les voir... Ça aussi, c'est honteux!
Moi, j'avais les soins pour me distraire...mais elles!!!
Heureusement, mes souvenirs de cette période sont restés flous .
Puis ont commencé les soucis familiaux...
Ma fille la dernière, "Mon Eolia", alors agée de 14 ans, s'est retrouvé à errer, a quitter la maison, et à quitter l'école (d'où son manque de diplôme maintenant) et personne n'a rien pu faire pour elle... "Ils" ont tenté de me cacher les choses, mais je me suis bien rendue compte qu'elle ne venait plus me voir... et que l'ambiance générale devait encore cacher d'autres soucis.
Denis n'a rien su faire tout seul et à fini par se faire héberger par des amis (à lui). Bref, ils criaient tous Help, reviens!
Les jours qui ont suivi, j'ai observé tout mon monde qui s'écroulait et j'ai du choisir entre mourir sereinement là... où réagir... Je ne devais pas avoir l'air bien fraîche, car c'est à ce moment là que j'ai reçu les visites d'un tas de personne de l'association contre le cancer, des psy, assistante sociale, médecin ... Tout ça à grouillé dans ma tête plusieurs jours.
J'avais déjà trouvé la sérénité et j'aurai pu partir tranquille, mais il se passait trop de choses mauvaises dehors, et il fallait que je reprenne ma place pour débrouiller tous ces imbroglios...
"même pas tranquille pour mourir".
Finalement, ils m'ont peut-être sauvé la vie avec leurs mauvaises volontés... Le corps médical a compris qu'il fallait que je sorte ... d'autant que je devais maintenant passer à la radiothérapie...
Là, par contre, à part la contrainte de faire l'aller-retour tous les jours en VSL, de quelques examens de contrôles alarmants (cancer du foi ?) je n'ai pas souffert.
J'ai eu beaucoup de chance car nombreuses sont celles qui ont eu des brûlures sérieuses et là encore ... je ne savais pas ce qui m'attendait, et je vous en ai parlé récemment... (J'ai été brûlée "sans douleur" mais c'est irréparable et sans espoir de reconstruction).
Ça aussi c'est un choc... Avant ils me promettent tous, monts & merveilles, mais à ce que j'ai pu voir de mes yeux, elles sont rares les femmes à poitrine normale après ?? !
La fin des rayons arrivée, on m'a vite refait un contrôle du foi et fausse alerte ça n'était que des angiomes...! Mais je suis furieuse d'être restée si longtemps à attendre pour savoir de quoi il retournait.
La médecine n'est pas humaine, les médecins ne savent plus où donner de la tête et le reste du personnel n'a que le droit de ne rien dire....
Enfin, je revoie mon oncologue après la radiothérapie qui me prescrit les examens de contrôle à faire au plus vite et un médicament, le tamoxifène pour une durée de 5 ans.
C'est un traitement hormonal qui freine la récidive, assèche toutes les muqueuses, œil, bouche, vagin, il tue la libido et en plus il fait monter le diabète.
(Mais là encore, et depuis, j'ai appris, que c'était les répercutions de la chimio et que j'ai développé un syndrome de "gougeron" ou quelque chose comme ça.. de toute façon, c'est inguérissable, puisque pas reconnu par la médecine actuelle - maladie auto-immune - à ajouter à la grande liste).
Bref, 5 ans de galère en perspective, car mon compagnon commence à en avoir assez de cette "malade" qui en plus ne peut pas faire l’amour ! Et oui, j'ai fait mon malheur toute seule... Il aurait fallu que je continue à écarter les cuisse et saigner en silence...
Quand je pense qu'il a faillit m'épouser... et d'ailleurs après, on n'en a plus jamais reparlé, sauf sur son lit de mort... mais c'était trop tard, je n'allais pas me faire veuve en plus!
Et c'est là que j'ai commencé à crier VICTOIRE :
Mais je n'ai pas supporté le Tamoxifène, ni les 4 autres traitements un peu moins forts... Denis est DCD, famine, restriction... et la galère continue.....
Je vous raconterai, peut-être, la suite dans un prochain article, car là, c'est un peu lourd ... Et je vous remercie d'avoir eu le courage, ... que dis-je, la ténacité, de me lire jusqu'à la fin...
Je dédie particulièrement, cet article à toutes mes copines du forum doctissimo : "KOKE", "CALAMITY", "ERIMA", "PEPITE", "TAMMY", "KEKI," "JONQUILLETTE", etc...
COURAGE LES FILLES, ON LE VAINCRA !!!!
Ainsi qu'à tous(tes) les autres "anonymes" qui ont eu, ont, ou se sentent concerné(e)s par cette maladie sur Over-blog et autres !
En principe, je ne reste qu'une journée à l'hosto... Alors à trés vite j'espère!
Mais n'oublions pas l'expérience que nous avons entamée ensemble, afin d'observer de plus prés le partenariat.
Je précise (pour ma copine, que ça n'est pas un jeu, c'est une étude approfondie que nous menons ensemble pour comprendre le pourquoi de nos revenus si bas et leur calculs.
Donc voici, ci-dessous, les premières apparitions de résultats qui datent du 6 octobre au soir...
La première concerne les publicités graphiques avec donc ce CPM intrigant, dont personne ne connait le fonctionnement :
Et la seconde, montre le mouvement des liens graphiques, sur lesquels je pensais qu'il y avait beaucoup plus de clics, au vu de nombre de visiteurs en constante augmentation... :